Projets

Le Triple P a été créé dans le but que les pilotes aient Plus de Plaisir en Parapente. Tout simplement. Voler heureux, voler serein, c’est aussi voler en sécurité. Nous sommes aussi convaincus que cet état d’esprit augmentera naturellement les performances des pilotes.

Lagon Réunion
Au dessus du lagon de St Leu, Réunion.

La FFVL (Fédération Française de Vol Libre) a créé plusieurs groupes de travail sur l’accidentologie, notamment la Commission Technique et Sécurité (CTS) en parapente. Cette dernière propose plusieurs pistes de recherche intéressantes. La partie technique s’intéresse au matériel, notamment aux protections passives. La formation des pilotes est en constante amélioration grâce à de multiples actions complémentaires : stages Simulation et Maîtrise d’Incident de Vol (SMIV) cadrés, incitation à valider les niveaux de formation, renforcement du niveau de compétence requis pour la qualification tandem, journées de recyclage et d’échange lors d’actions déléguées dans les clubs (opération « voler mieux »)… Les échanges autour des événements sont aussi un point clé de la CTS avec le recensement anonymisé des incidents et accidents. Cette dynamique permet d’obtenir des statistiques sur les accidents au sein des licenciés.

La FFVL communique en outre beaucoup sur le thème de l’accidentologie, avec entre autres des réunions publiques, des conseils par mail à grande échelle (Aigle Futé), fiches), des articles dans les presses spécialisées, mais aussi avec des vidéos.

La vocation du Triple P est de réaliser des actions conjointes avec la FFVL.

 

Vers un modèle d’accidentologie en parapente

L’accidentologie en vol libre est malheureusement importante. Toutes nos pensées vont vers les pilotes accidenté(e)s et leurs familles. Fléau-fatalité ? Manque de pilotage ? Conditions météorologiques défavorables ? Niveau de la compétition inadapté ? Grâce au travail de chercheurs, pilotes et passionnés, il est reconnu à l’heure actuelle qu’une grande partie des accidents et incidents en vol sont dus à la combinaison de multiples facteurs humains et non humains. Ceux-ci peuvent être d’ordre environnemental, psychologique, physiologique, individuel, social et organisationnel… Le matériel, de plus en plus performant et sûr, est très rarement mis réellement en cause.

De nombreux organismes (armée de l’air, Bureau Etudes Accidents de l’aviation civile) utilisent le modèle d’analyse états-unien de l’HFACS (Human Factor Analysis and Classification System (Système d’Analyse et de Classification des Facteurs Humains). Cette grille d’analyse peut être parfaitement adaptée à de nombreuses activités humaines : aviation, mais aussi transport maritime, ou exploitation minière. C’est ce modèle que Jean-Gabriel CHARRIER utilise principalement dans son livre co-écrit avec Xavier BEVANT : « Manuel Facteurs Humains pour les Libéristes ».

C’est ce modèle sur lequel nous nous basons pour analyser les incidents/accidents.

HFACS

Un article sera bientôt écrit à ce sujet, nous ne manquerons pas de vous en faire part.

Recherche théorique.

Nous nous basons justement sur la grille d’analyse des accidents HFACS, nous en avons déduit plusieurs axes de recherche théorique. Sur les facteurs psychologiques et physiologiques bien entendu !

Les aspects individuels ont déjà commencé à être étudié via notre sondage auprès des clubs de Midi-Pyrénées, le GUC de Grenoble et les ailes de Seynart de la région parisienne. Les résultats ne devraient pas tarder à paraître. Merci encore pour la participation des pilotes !

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La mesure du taux d’oxygénation du cerveau lors d’une expérience au laboratoire INSERM HP2 de Grenoble.

L’après-accident, l’après-incident de vol.

Les incidents font référence à des situations de perte de contrôle de l’aile qui n’ont pas eu pour conséquence de traumatisme physique ni de dégâts matériels, contrairement aux accidents. C’est par exemple une fermeture asymétrique intempestive qui a entraîné une abattée oblique, puis la voile s’est ouverte à nouveau. Même indemne de blessures, des traumatismes psychologiques peuvent tout de même subvenir et même perdurer.

Dans les cas où le/la pilote souhaite reprendre le vol, ces blessures mentales peuvent être préjudiciables, allant de la simple appréhension au blocage. Ces situations peuvent arriver avant le vol mais aussi pendant le vol, alors que le pilote retrouve des sensations ou connaît une situation similaire à celle qu’il a vécu comme accident. Les conséquences sur la vie du pilote peuvent être variables : peur de revenir dans la même situation accidentogène que celle vécue, écarts de conduite et parfois prise de risque ajouté inutile pour éviter ladite situation. Le pilote se crée au fur et a mesure des impasses, et de nouvelles situations stressantes. La suite logique est, sans intervention extérieure et/ou sans remise en question profonde, l’abandon par peur croissante, voire un nouvel accident. Bien loin du plaisir de voler !

Un des axes de travail du Triple P est de créer des stages de réhabilitation au vol en partenariat direct avec la FFVL. Ces derniers permettrait un accompagnement du pilote, tant à la fois sur le plan des techniques de pilotage que sur les blessures psychologiques.

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Sport et santé.

Le dernier axe de travail du Triple P concerne le domaine du « sport et santé ». C’est un terrain de recherche vaste et presque vierge qui existe en vol libre. Un grand domaine avec un objectif à la clé : prouver que le vol libre est un sport, et un sport bon pour la santé.

Le vol libre, un sport ? Rester assis en l’air dans un fauteuil, une activité physique ? Et oui, la dépense énergétique se mesure, se calcule. Courir une heure correspond à 480 calories. Faire la vaisselle une heure, 140 calories. Et voler alors ? Combien d’heures de parapente faut-il pour prétendre avoir couru un marathon en l’air ? On vous en dira plus l’année prochaine…

D’autre part, le vol en altitude expose à l’hypoxie, et c’est une grande chance. Plusieurs études scientifiques ont montré que l’hypoxie aiguë intermittente est un bon moyen de combattre l’apparition du diabète sucré chez les personnes en surpoids et faisant de l’hypertension artérielle. Le vol libre pourrait donc être aussi un moyen de prévenir l’apparition de maladies chroniques. A suivre…

Ombre

 

Sport et handicap.

Nous pensons que le vol libre est une forme saine d’avoir du plaisir pour tous. Pour les valides comme pour les non-valides, pour les déficients mentaux comme pour les surdoués.

La FFVL travaille activement avec les populations d’handicapés mentaux et/ou physiques. C’est à la demande de la Commission Médicale que nous allons axer aussi nos efforts dans les domaines précédents : réhabilitation au vol, sport et santé, et … juste partager le plaisir de voler et de faire voler !